Pouvoirs
Les Puissances sont dotées de trois pouvoirs : la Fortitude, la Potence et la Célérité.
Résistance
Parmi les nombreux dons conférés aux chœurs élohien, celui des Puissances se distingue par une aptitude exceptionnelle : la Résistance. Il ne s’agit pas d’une simple résilience physique ou d’un entraînement mental avancé. La Résistance des Puissances est ontologique : elle est inscrite dans la nature même de leur âme. En tant que gardiens nés pour encaisser les pires horreurs du Néant, les Puissances sont conçues pour résister à tout : au fer, au feu, au froid, à la peur, à la torture, au vide, à la folie, et même aux attaques psychiques les plus élaborées.
Là où d'autres flanchent, les Puissances demeurent. Leur esprit est une citadelle close, aux murailles inébranlables. Il est presque impossible de briser la psyché d’une Puissance par des manipulations mentales, des illusions ou des terreurs surnaturelles. Même les démons ou les entités cauchemardesques de Yesod peinent à ébranler leur calme intérieur. Ce qui traumatise les autres n’altère chez elles qu’une détermination plus froide, plus nette.
Physiquement, les Puissances sont capables de continuer le combat malgré des blessures graves, là où un autre éloha s’effondrerait. Leur chair est endurcie par des siècles de guerre, leur halo les maintient debout, et leur esprit les pousse à avancer même lorsqu’il ne reste qu’une étincelle de force. Cette ténacité fait d’elles l’épine dorsale de la Milice Céleste, les piliers autour desquels s’organisent les autres chœurs.
Mais cette invulnérabilité relative a un prix : les Puissances ressentent peu. Leurs émotions sont contenues, encadrées, filtrées par leur structure mentale rigide. Leurs réactions sont lentes, parfois dérangeantes aux yeux des autres élohim. Là où les sensibles principautés pleurent, où les colériques séraphins s’enflamment, les Puissances demeurent silencieuses. Ce qui pourrait être perçu comme du courage est souvent une simple incapacité à vaciller. Pour certains, cette insensibilité fait d’elles des guerriers parfaits. Pour d'autres, elle les rapproche dangereusement des automates.
Quoi qu’il en soit, la Résistance est ce qui permet aux Puissances de se tenir face à l’Abîme quand tout vacille. Elles ne sont pas les plus rapides, ni les plus brillantes, ni les plus flamboyantes. Mais elles tiennent, et tant qu’elles tiennent, la Création ne s’effondre pas.
Potence
Si la Résistance est la cuirasse de l'âme, la Potence en est le glaive. Chez les Puissances, l'art de frapper n'est pas un simple prolongement de la volonté martiale : c'est un don sacré, une force prodigieuse logée dans leur être même, un pouvoir hérité de leur fonction cosmique de défenseurs du Grand Dessein. Là où les autres élohim projettent la lumière ou le Feu Sacré, les Puissances font plier la matière à la force de leurs poings.
La Potence est l’incarnation brute de la puissance offensive, un déchaînement physique si extrême qu’elle transcende les lois naturelles. Une Puissance capable d’activer pleinement ce don peut renverser une montagne d’un coup de poing, fendre les murailles d’une forteresse d’un simple coup de pied, ou bien pulvériser une horde démoniaque à mains nues. La force déployée est telle qu'elle peut moduler les éléments, fracturer l’espace, faire trembler les cieux eux-mêmes.
Ce pouvoir ne réside pas uniquement dans les muscles ou dans l’arme maniée, mais dans la densité surnaturelle de leur halo, qui amplifie chacun de leurs gestes à des niveaux dévastateurs. Une frappe d'une Puissance ne se contente pas de blesser : elle anéantit, disloque, réduit en poussière. Leur style de combat est direct, sans fioritures, mais d’une efficacité terrifiante.
Cependant, la Potence n’est pas un déchaînement incontrôlé. Chaque coup porté par une Puissance est le fruit d’un contrôle absolu, d’un entraînement rigoureux, et d’une compréhension intime de l’impact et de l’énergie. Une Puissance ne frappe pas en vain. Chaque mouvement est un acte de guerre, de justice ou de sacrifice.
Cette force inégalée a façonné leur réputation dans les Cieux : nul ne peut se mesurer à une Puissance dans un affrontement physique direct. Même les démons les plus monstrueux hésitent à se frotter à leurs poings. C’est pourquoi, dans les moments critiques, lorsque les lignes vacillent et que la terre tremble, on appelle les Puissances. Pas pour négocier. Pour frapper.
Mais à ce pouvoir est attachée une forme de solitude. La force brute fait peur, même aux alliés. Certains élohim considèrent les Puissances comme des armes vivantes, peu aptes à la diplomatie ou à la subtilité. Pourtant, rares sont celles qui usent de leur force par vanité. La Potence n’est pas une fin, mais un moyen de protéger, de défendre, de maintenir l’équilibre.
Célérité
Enfin, les Puissances possèdent le don de la Célérité. Si la Résistance est leur bouclier, et la Potence leur arme, alors la Célérité est leur souffle, leur danse, leur feu intérieur.
À première vue, le corps d’une Puissance inspire la puissance brute : volumineux, musculeux, massif comme un colosse. Mais sous cette carcasse d’acier brûle une vivacité inouïe. Leurs gestes ne sont pas lents ou pesants : ils fulgurent. Car les Puissances sont rapides. Déraisonnablement rapides.
La Célérité est le don qui leur permet de transcender la vitesse du monde matériel. Dans le tumulte d’une bataille, une Puissance peut traverser une ligne ennemie avant même que l’adversaire ne cligne des yeux. Ses mouvements deviennent des éclairs, ses enchaînements, des tempêtes. Les hordes démoniaques, pourtant souvent innombrables, ne peuvent leur échapper : poursuivies sans relâche, traquées, abattues avec une précision chirurgicale.
Au combat, la Célérité est aussi mortelle que la Potence, car une frappe, même colossale, ne vaut que si elle touche. Et les Puissances, par leur vitesse surnaturelle, touchent toujours. Elles esquivent les crocs, les griffes, les tentacules démoniaques avec une aisance déconcertante, dansent entre les flammes et les éclairs, puis ripostent avec une violence absolue.
Mais ce don n’est pas qu’un atout militaire. Dans les cieux, les Puissances vénèrent la vitesse comme une forme de grâce. Elles excellent dans les sports célestes, dans les courses, les joutes et les jeux de vitesse. Elles aiment les activités où l’élan devient ivresse, où le souffle court se transforme en exaltation. Pour elles, courir n’est pas fuir : c’est affirmer leur nature dynamique, vivante, ardente.
La Célérité renforce aussi leurs arts martiaux. Leurs styles de combat sont marqués par la fluidité, l’enchaînement rapide des gestes, la lecture instinctive du mouvement adverse. Une Puissance en duel n’est pas un tank immobile : c’est un ouragan en armure, un éclair qui fend l’air.
Les élohim des autres chœurs observent ce paradoxe avec fascination : comment ces êtres massifs peuvent-ils se déplacer avec autant de vitesse, de grâce, d’agilité ? Mais c’est là toute la beauté du don. Car la Célérité n’est pas simplement une accélération physique : elle est une expression de l’âme des Puissances, tendue vers l’action, toujours en mouvement, jamais figée.